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A l’occasion du premier rendez-vous de l’année 2024 du REMAPSEN-Burkina Faso, la Communauté d’action pour la Promotion de la santé sexuelle et reproductive au Burkina Faso (CAPSSR) a bien voulu échanger ce jeudi 21 mars 2024 à Ouagadougou avec les membres du Réseau des Médias pour la Promotion de la Santé et de l’Environnement du Burkina Faso (REMAPSEN-BURKINA) sur les difficultés d’accès aux soins pour des survivantes de VBG . Cette rencontre a été possible grâce au programme Droits en Santé Sexuelle et Reproductive (DSSR) mis en œuvre par MdM à Ouagadougou dans le district sanitaire de Baskuy, à travers le projet RESPECT des droits et santé sexuels et reproductifs des jeunes et adolescent.e. s, et le projet de prévention et de prise en charge des lésions précancéreuses et cancéreuses du col de l’utérus. L’objectif général étant d’informer et renforcer la communication sur les difficultés d’accès aux soins pour les survivant.e.s de VBG au Burkina Faso.

Ladite rencontre s’est tenue sous le leadership de la Vice Présidente du REMAPSEN, Bénédicte Sawadogo et de la Présidente de la CAPSSR, Mariam Nonguierma.

Depuis quelques années, la problématique des violences basées sur le genre (VBG) s’est toujours posée au Burkina Faso. Jadis conséquences de certaines pesanteurs socioculturelles, les VBG sont aujourd’hui aggravées par la crise sécuritaire que traverse le pays du fait des attaques terroristes. Certes, de nombreuses actions ont été entreprises par l’état et ses partenaires au plan institutionnel et judiciaire pour y faire face. Mais les VBG continuent de faire des victimes.

D’entre de jeu, il s’est agi pour la présidente de la CAPSSR, Mariame Nonguierma de situer le contexte de la rencontre. Elle soutient que ce sont des sujets sensibles et il faut en parler pour diminuer le nombre des VBG et prendre en charge les survivantes. « En 2020, 5300 cas de VBG dont 4254 femmes contre 1071 hommes ont été enregistrés.

« Au Burkina Faso, l’insécurité et les sites de personnes déplacées internes ont un impact négatif sur les VBG. Nous sommes convaincus qu’en échangeant avec les journalistes du REMAPSEN Burkina, nous allons lancer des plaidoyer sur les VBG. La gente féminine est la plus touchée et la plus vulnérable. Il y a nécessité d’en parler. Je suis convaincu qu’à l’issue de cette rencontre, nous trouverons des solutions pour alléger la question des VBG.Il faudrait faire comprendre à l’État l’enjeux qui prévaut», a laissé entendre la présidente.

Pour la présentatrice de la thématique du jour, Habibou Kabré, juriste, lutter efficacement contre les VBG dans toutes ses dimensions implique d’une part, l’existence d’un dispositif juridique adapté et d’autre part, une coordination suffisante entre les différents acteurs de la chaîne de répression et de prise en charge.

A l’entendre, pour y parvenir, il est fondamental de développer et maintenir une synergie d’actions entre tous les intervenants de la prise en charge des cas de violences basées sur le genre et de maintenir une bonne communication.
En ce qui concerne les difficultés d’accès aux soins, la présentatrice a évoqué des difficultés liées à la société, à l’État et aux survivantes. Les difficultés sont entre autres :
□ Le silence
□ La honte et la culpabilité, la peur de la stigmatisation et des
représailles
□ L’ignorance des voies de recours pour la prise en charge
□ La lourdeur administrative
□《L’impunité dont bénéficient certains coupables après de
longues procédures pénibles et humiliantes》
□ Le cout très élevé de certains services
□L’insuffisance d’une coordination efficace et une réponse multisectorielle de qualité en matière de prise en charge des victimes des VBG dans les principaux secteurs d’intervention que sont la santé, l’appui
psychosocial et psychologique, l’assistance sécuritaire
légale, l’assistance juridique et judiciaire.
□ La crise sécuritaire
« Il existe cinq types de prise en charge: La prise en charge psycho-sociale, la prise en charge psychologique, la prise en sanitaire, la prise en charge judiciaire et la prise en charge juridique. Selon le rapport de février 2023 du Cluster VBG des acteurs communautaires, les données provenant de 11 régions du pays font état de 348 cas déclarés de VBG pris en charge», a confié la présentatrice.

La Vice Présidente du REMAPSEN, chargé des questions de santé, Bénédicte Sawadogo, lors de son allocution n’a pas manqué de réitérer ses remerciements au CAPSSR pour la confiance accordée au REMAPSEN. A elle d’inviter les membres du REMAPSEN a produire des œuvres de belle facture, toute chose qui va contribuer à rehausser l’image du réseau. « Merci à tous. Nous sommes tous acteurs et victimes des VBG», a-t-elle laissé entendre.

Les Violences Basées sur le Genre se définit comme tout acte de violence dirigé contre une personne sur la base des différences (de genre) fixées par la société entre les hommes et les femmes et causant ou pouvant causer à la victime/survivante un préjudice ou des souffrances physiques,sexuelles, psychologiques, morales, économiques, patrimoniales et culturelles y compris la menace de tels actes, que ce soit dans la vie publique ou dans la vie privée.

Du reste, il faut noter que la violence sous toutes ses formes constitue une violation grave des droits humains et une expression des inégalités sociales existantes entre les
hommes et les femmes dans le monde. Cette négation des droits humains entraine des conséquences désastreuses aussi bien sur le/la survivant/e, la famille, la communauté/ la société.

Ismaël Kiekieta