Soutenance de thèse en Lettres/LLAES-LESHCO-UJKZ : THIOMBIANO Torbilinla Elisabeth obtient la mention Très Honorable
Le mercredi 6 novembre 2024, l’Ecole doctorale de l’Université Joseph Ki Zerbo a accueilli la soutenance de thèse de doctorat de THIOMBIANO Torbilinla Elisabeth sur le thème « La crise de l’éducation dans le roman ouest-africain francophone ». Cette soutenance a marqué un moment clé dans le parcours académique de la candidate, qui a été déclarée digne du titre de Docteur en lettres modernes, avec la mention très honorable.
La thèse de Mme THIOMBIANO explore de manière approfondie les problématiques liées à l’éducation dans les œuvres littéraires de l’Afrique de l’Ouest francophone, en mettant en lumière les enjeux sociaux, politiques et culturels qui façonnent ces récits. Le jury, composé du Pr Sanou, du Dr Saré, du Dr Bassané, du Dr Couldiati et du Dr Tiaho, a salué la rigueur et la qualité du travail de recherche, témoignant ainsi de l’excellence académique de la candidate.
Cette distinction vient récompenser des années de travail acharné et de réflexion critique, consolidant ainsi la position de THIOMBIANO Torbilinla Elisabeth parmi les chercheurs les plus prometteurs dans le domaine des lettres modernes et de la littérature francophone ouest-africaine.
Le thème central de la thèse a suscité plusieurs questions importantes : comment les romanciers de l’Afrique de l’Ouest perçoivent-ils la crise de l’éducation ? Quels sont les facteurs qui engendrent cette crise ? Quels en sont les effets ? Et enfin, quels sont les apports des romanciers de l’Afrique de l’Ouest francophone pour une éducation de qualité ?
Pour répondre à ces interrogations, THIOMBIANO Torbilinla Elisabeth est partie de l’hypothèse selon laquelle la crise de l’éducation est perçue par les romanciers de l’Afrique de l’Ouest comme un échec familial, scolaire, religieux et sociétal. Son objectif principal était d’analyser la manière dont ces romanciers abordent la crise de l’éducation à travers leurs œuvres.
L’objectif de la recherche était ainsi d’identifier les formes d’éducation, les manifestations et les acteurs expliquant la crise de l’éducation ; de déterminer les facteurs, les effets et les solutions à la crise ; et d’établir le lien entre les problèmes de l’éducation dans le roman et les réalités sociales.
Avec la sociocritique comme théorie d’analyse, THIOMBIANO Torbilinla Elisabeth soutient que, au terme de son analyse des différents romans constituant son corpus d’étude, il ressort que les romanciers de l’Afrique occidentale francophone ont porté un regard critique sur l’éducation en crise. Ces romanciers se sont particulièrement intéressés aux problèmes de socialisation de l’individu.
L’analyse a permis d’identifier diverses formes d’éducation : l’éducation traditionnelle, l’éducation familiale, l’éducation scolaire, l’éducation religieuse et l’éducation sexuelle.
L’analyse de la société du roman a démontré que plusieurs facteurs contribuent à cette crise profonde. Parmi ces facteurs figurent la conception de l’école, la pauvreté, la discrimination de genre, l’éloignement géographique des écoles, les violences, la polygamie, les divorces et une mauvaise politique éducative. Ces éléments favorisent la déperdition de l’individu et de la société dans son ensemble. Ainsi, l’hypothèse selon laquelle la crise de l’éducation est liée à des facteurs socioculturels, économiques et politiques est confirmée.
En outre, il ressort que la crise éducative impacte négativement la vie de l’individu et de la société. Les failles dans l’éducation des enfants et des jeunes entraînent des bouleversements importants et poussent souvent les individus à commettre des crimes et délits, allant de l’incivisme à l’emprisonnement, des assassinats, des meurtres, des suicides, des viols et des violences. L’hypothèse selon laquelle la crise génère divers effets sur l’individu et la société est donc confirmée.
Afin de prévenir ces dérives et promouvoir une éducation de qualité, THIOMBIANO Torbilinla Elisabeth constate que les romanciers proposent des pistes de solutions, telles que la réforme du système éducatif, le recours à la culture, ainsi que l’implication de la société et de la famille pour éviter que l’enfant ou l’apprenant ne se perde. Ces propositions confirment la troisième hypothèse de la thèse. Enfin, l’analyse a révélé que l’éducation dans la société réelle, celle de référence des auteurs, présente des similitudes au niveau des facteurs, effets et solutions proposées.
Ismaël Kiekieta ✍🏼