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Plateforme PMA/BF: Présentation du rapport et plaidoyer de financement au rendez-vous

10e du genre, l’Institut Supérieur des Sciences de la Population (ISSP) a tenu ce mardi 30 juillet 2024 à Ouagadougou, un atelier national de dissémination des résultats du round 10, phase 4 de la recherche Performance Monitoring for Action (PMA). Cet atelier a essentiellement porté sur les événements de la vie reproductive, l’utilisation et la demande contraceptive, la qualité du service de la PF et counseling, la dynamique contraceptive et la disponibilité des méthodes contraceptives. Ledit atelier s’est tenu sous le leadership du Directeur adjoint de l’ISSP, Georges Gueilla, de la chargée de mission du Ministère de la santé, Adjami Barry et du directeur pays de l’ONG JHPEIGO, Mathurin Bonzi.

Le projet PMA-Burkina Faso vient de boucler le 10ème round de collecte de données qui s’est déroulé de décembre 2023 à février 2024, suivi de la phase d’analyse qui a pris fin en juin 2024. D’où le bien fondé de cet atelier de dissémination des résultats du round 10 de la phase 4 de la plateforme de recherche PMA. Les résultats de cette plateforme ont démontré que le taux de prévalence contraceptive moderne a chuté de 32 à 28%. Une baisse qui s’explique par le contexte sécuritaire, l’inaccessibilité de certaines zones, la fermeture de certains districts sanitaires, les ruptures de stock et la situation délétère des personnes déplacées internes.

Et à Dr Georges Gueilla, Directeur adjoint de l’ISSP, d’ajouter que pendant 10 ans, PMA, plus qu’un projet de recherche, a servi d’outil national d’aide à la prise de décision en matière de santé de la reproduction au Burkina Faso. A lui d’énumérer entre autres, l’utilisation des données de PMA pour la fixation des cibles et le suivi des indicateurs de deux générations de plans nationaux de PF (PNAPF 2017-2020 et PNPF 2021-2025); la fixation des cibles dans les engagements du Burkina Faso dans le cadre de FP2030 et l’utilisation de la prévalence contraceptive moderne mesurée par PMA comme niveau de référence dans le Plan national de développement économique et social (PNDES-II) du Burkina Faso.


« Malheureusement, la subvention de la Fondation Bill et Melinda Gates arrive à termes en septembre 2024 et marquera la clôture de cette plateforme. Ce 10ème round est donc le dernier. En l’absence d’autres sources de financement, la plateforme ne pourra donc plus collecter de données. Une telle situation créera une rupture dans la cadence de production des données et impactera sans doute le suivi des indicateurs clés qui se faisait annuellement avec les données de PMA depuis 2014. C’est pourquoi je voudrais profiter de ces instants pour lancer un cri de cœur à tous les partenaires afin qu’ils usent de leurs attributions et pouvoirs pour faire un plaidoyer au plus haut niveau pour la poursuite de cette plateforme», a t’il plaidé avant de remercier les partenaires techniques et financiers.

Selon le directeur pays de l’ONG JHPEIGO, Mathurin Bonzi, cet atelier se tient à l’issue de la rencontre bilan organisée à Bruxelles en Belgique entre Jhpiego et l’ensemble des instituts et écoles engagées dans la collecte des données de la Ptateforme PMA au niveau mondial. A lui de soutenir qu’à travers les recommandations formulées lors de ces rencontres et qui sont mises en œuvre par l’ensemble des parties prenantes, le CCS de PMA-Burkina Faso est devenu une boussole pour la plateforme, assurant ainsi la prise en compte des besoins et des questions d’intérêt national dans les outils de collecte de données de chaque round de PMA.
« A Jhpiego, notre satisfaction réside dans la confiance faite à l’équipe de recherche de la plateforme PMA et surtout de l’utilisation faite de ces données par le Ministère de la santé et les autres acteurs de la SR/PF au Burkina Faso. En effet, les données de PMA sont utilisées dans l’élaboration de documents techniques et programmatiques d’importance capitale pour le pays, comme le plan National PF 2021-2025, le PNDES II et bien d’autres. Les données de PMA sont régulièrement intégrées à l’annuaire statistique du Ministère de la santé et utilisées année après années pour le suivi de la prévalence contraceptive et d’autres indicateurs clés de SR/PF», a laissé entendre le directeur pays de l’ONG JHPEIGO.

Pour la chargée de mission du ministère de la santé, Adjami Barry, les résultats de ce round ont déjà été présentés au Comité Consultatif et de Suivi (CCS) de la plateforme au cours de sa huitième session ordinaire le mardi 23 juillet 2024. A l’entendre, l’objectif de cette dissémination est de permettre aux différents acteurs de s’approprier les résultats clés du round 10 de la plateforme.
«Mes remerciements à l’Institut Bill &Mélinda Gates pour la population et la santé de la reproduction de l’Université Johns Hopkins aux Etats-Unis, l’Institut supérieur des sciences de la population et l’ONG Jhpiego dont la franche collaboration permet au Burkina Faso de disposer régulièrement d’indicateurs de suivi du programme de santé de la reproduction. Je fonde l’espoir que le projet sera reconduit à l’issue de sa quatrième phase qui couvre la période de 2023-2024», a-t-elle espéré.

Les participants à cet atelier de dissémination des résultats du round 10, phase 4 de la PMA ont nourri l’espoir de voir un renouvellement de financement pour la plateforme au regard des données qualitatives et quantitatives qu’elle procure.

Ismaël Kiekieta ✍🏼