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Lutte contre la désinformation: L’ABB tient un panel pour sensibiliser l’opinion publique

Ce mardi 30 juillet 2024 à Ouagadougou, l’Association des Blogueurs du Burkina dans le cadre du projet promotion de l’éducation citoyenne et numérique pour une meilleure expression de la démocratie et un renforcement de la cohésion sociale, a organisé un panel autour du thème «Désinformation et stabilité des institutions». L’objectif étant de contribuer activement à la lutte contre la désinformation, un sujet d’actualité ces derniers jours. Ledit panel s’est tenu sous le leadership du Président de l’ABB, Gabriel Kambou, paneliste, du journaliste Moussa Sawadogo, paneliste et du journaliste d’investigation, Boukary Ouoba, modérateur.

La désinformation consiste à propager délibérément des informations fausses en les faisant apparaître comme venant de source neutre ou amie pour influencer une opinion et affaiblir un adversaire. Elle est l’une des préoccupations majeures des pays démocratiques. Derrière les fausses nouvelles, ou fake news, se cachent souvent des stratégies visant à manipuler l’opinion publique et à affaiblir les États et leurs institutions. Cette confusion accrue mène au cynisme et à une perte de confiance envers les institutions médiatiques, politiques ou sociales, entraînant par le fait même cynisme, désengagement et apathie. C’est dans ce contexte que l’ABB entend apporter sa touche dans lutte contre la désinformation.


Et selon le paneliste, Gabriel Kambou, beaucoup sont ignorant des réseaux sociaux. A lui d’ajouter que les gens sont sur les réseaux par le suivisme parce que des amis y étaient. «Le plus souvent c’est parce que nos amis y sont et en ont parlé. Il faut de l’éducation aux médias et à l’information. Une désinformation peut causer énormément de soucis. Le journalisme a encore du crédit et les journalistes doivent travailler pour rester dans la sacralité des faits et la déontologie. Dans cette lutte contre la désinformation, il faut une collaboration avec les plateformes comme Méta ou X pour permettre aux structures de lutte contre la désinformation de pouvoir être efficaces. Il faut des partenariats entre les réseaux sociaux. Il y a des profils qui sont actifs et qui revendiquent la diffusion des fausses informations. Avec une collaboration franche, les réseaux sociaux pourront faire ce travail de nettoyage de faux profils. C’est ensemble que nous devons combattre la désinformation sur les réseaux sociaux. Il faut des formations pour sensibiliser et signaler les fausses informations. Cela permet aux citoyens de pouvoir vérifier leurs informations», a-t-il indiqué.


A entendre, le modérateur, Boukari Ouoba, la désinformation est extrêmement complexe au regard des avancées technologiques. Il ajoute que de nos jours, on parle plus d’intelligence artificielle. «Entrer sur internet aujourd’hui c’est comme prendre la route et on imagine pas quelqu’un sans être muni de son permis de conduire. Pour aller surfer sur internet, il faut connaître ses codes de conduite», a confié le modérateur.

Pour le paneliste, Moussa Sawadogo, la désinformation est devenue quelque chose de banal où tout le monde produit de l’information. A lui de soutenir que Selon Philippe Dubois la désinformation est bouton fantastique sur lequel appuyer pour déstabiliser la démocratie, avant de laisser entendre qu’on ne peut pas dissocier démocratie et information. « La démocratie se construit sur l’accès à l’information. La démocratie n’est pas plus partagée dans le monde. Aujourd’hui 5,5 milliards de personnes vivent dans des régimes autocratiques soit 72% de la population mondiale. Un milliard de personnes vivent dans des démocraties libérales, seulement 13% de la population mondiale. Les médias et les journalistes ont perdu le monopole de la diffusion de l’information. Tout le monde produit et diffuse l’information. On attend même parler de journalisme citoyen. Tout le monde n’a pas la même technique de collecte et de traitement de l’information. Dans certains pays, on va contourner le journaliste pour produire l’information et la diffuser. Les activistes et influenceurs vont se charger de diffuser des informations sans connaître l’éthique et la déontologie. L’objectif final de la désinformation s’est d’influencer l’opinion publique en diffusant des informations fausses. C’est l’une des préoccupations majeures des pays démocratiques. Les fakenews ont toujours existé. Parfois, il arrive que certains médias se laissent avoir par ses fausses informations. La désinformation est sciemment conçue sur le faux.Tous les acteurs sont responsables des questions de la désinformation», dixit le paneliste, Moussa Sawadogo.
Du reste, il convient de noter qu’il faut des actions collectives et concertées pour lutter efficacement contre la désinformation.

Ismaël Kiekieta ✍🏼