Infrastructures routières : Plus de 18 milliards de FCFA mobilisés pour le rétablissement du trafic routier au Burkina Faso en 2024
Le ministère des Infrastructures a organisé, le mardi 26 novembre 2024 à Ouagadougou, une conférence de presse pour dresser le bilan des actions menées en vue de rétablir le trafic routier au Burkina Faso après les fortes pluies de la saison hivernale. Plusieurs infrastructures routières ont été endommagées, notamment dans les régions des Hauts-Bassins, de la Boucle du Mouhoun et du Plateau-Central. La conférence a été animée par le directeur général de l’Entretien routier, M. Salfo Pacéré, et le directeur général des Infrastructures de transport, M. Moumouni Ilboudo.
Les pluies torrentielles de la saison des pluies, entre juillet et septembre 2024, ont causé des dégâts considérables aux infrastructures routières du pays. Parmi les plus graves, on note l’affaissement du pont de Tarfila sur la route nationale n°7 dans les Cascades, l’effondrement partiel du pont de Bama, le départ de bloc du pont de Badala dans les Hauts-Bassins, ainsi que l’immersion d’une portion de la route nationale n°1 à Hérédougou, dans la région de la Boucle du Mouhoun.
Pour réparer ces infrastructures, le gouvernement burkinabè, par l’intermédiaire du ministère des Infrastructures, a mobilisé toutes les ressources nécessaires pour rétablir le trafic routier dans les meilleurs délais, a souligné M. Pacéré. Des équipes du ministère des Infrastructures, appuyées par le Génie militaire et une entreprise privée nationale, se sont déployées sur les différents chantiers de réparation. Ainsi, pour rétablir la circulation sur la RN7, un pont métallique de type Unibridge a été installé de manière provisoire. Un même type de pont a été posé à Bama pour rétablir le trafic sur le tronçon Banzon-Bama.
La submersion de la RN1 à Hérédougou a provoqué une paralysie temporaire du trafic entre Ouagadougou et Bobo-Dioulasso. Le ministère a communiqué régulièrement pour informer les usagers de la situation. M. Pacéré a salué le civisme des transporteurs qui ont respecté les consignes données. Il a également annoncé le lancement des travaux pour la construction d’un nouvel ouvrage de franchissement à Hérédougou.
Bien que provisoires, tous ces ouvrages de franchissement installés pour rétablir le trafic sont de qualité et respectent les normes internationales, a rassuré M. Ilboudo. Il a également souligné que les effets du changement climatique et les actions humaines étaient à l’origine de la dégradation de certaines infrastructures pendant la saison des pluies.
L’État, avec le soutien de ses partenaires financiers et techniques, a mobilisé plus de 18 milliards de FCFA pour la reconstruction des ouvrages endommagés, a précisé M. Pacéré. Le gouvernement a également prévu plus de 23 milliards de FCFA pour l’entretien courant du réseau routier national.
La mobilisation des populations, l’implication du Génie militaire et l’engagement du gouvernement ont permis un retour rapide à la normale sur l’ensemble du réseau routier national, ont souligné M. Pacéré et M. Ilboudo.
Les causes des dégradations et les enjeux des ouvrages
Le directeur général de l’Entretien routier a expliqué que les dégradations récentes des infrastructures peuvent être attribuées à plusieurs facteurs, notamment les changements climatiques, les pratiques agricoles, l’installation de mines et autres actions humaines modifiant l’hydrologie. Ces facteurs entraînent un excédent d’eau dépassant la capacité des ouvrages à les supporter. À titre d’exemple, M. Pacéré a mentionné le cas de Tarfila où la digue a été menacée par l’ouverture non anticipée des vannes du barrage de Toussiana, provoquant l’engloutissement du remblai et de l’accès au pont.
Pour M. Ilboudo, spécialiste des ponts, ce ne sont pas les ouvrages eux-mêmes qui ont été dégradés, mais plutôt l’environnement qui a changé. Selon lui, la conception d’un ouvrage repose sur deux aspects principaux : l’aspect structurel, qui garantit la capacité de l’ouvrage à supporter le trafic, et l’aspect hydraulique, qui définit les ouvertures nécessaires pour laisser passer l’eau. Les études hydrauliques sont basées sur des données pluviométriques historiques pour dimensionner correctement l’ouvrage. Toutefois, les quantités d’eau peuvent varier en raison des pluies abondantes ou de l’aménagement humain, comme l’installation de mines qui dévient certains cours d’eau, mettant à l’épreuve des ouvrages mal dimensionnés pour ces nouvelles conditions.
M. Ilboudo a souligné que pour la construction de chaque ouvrage, des calculs de charges sont effectués en fonction de la capacité qu’il doit supporter. Un ouvrage conçu pour une charge de 100 tonnes ne sera pas construit avec les mêmes matériaux que celui destiné à supporter 200 tonnes. Le respect de ces calculs est crucial pour la résistance des ouvrages, et le non-respect de ces normes peut entraîner des affaissements ou des effondrements.
Sanfo Minata ✍🏼