Hadj 2025 : Le SYNGAVT dresse un bilan critique et formule des recommandations pour l’édition 2026
Ouagadougou, 8 juillet 2025 – Le Syndicat National des Gérants des Agences de Voyages et de Tourisme (SYNGAVT) a animé une conférence de presse afin de dresser un bilan détaillé de l’organisation du Hadj 2025 et d’interpeller les autorités ainsi que les acteurs religieux et institutionnels sur les dysfonctionnements constatés. Cette rencontre fut également l’occasion de proposer des pistes de réforme pour améliorer l’organisation des futures éditions, notamment celle de 2026.
Une organisation entachée d’irrégularités dès la phase préparatoire
Le syndicat a relevé de nombreux manquements dès les premières étapes de l’organisation du pèlerinage. Parmi les griefs, figurent la désignation contestée du président du Comité National de Suivi du Pèlerinage à la Mecque, l’exigence précipitée de paiement des prestations saoudiennes sans concertation, ainsi qu’un déséquilibre dans la répartition des visas dits « de réserve ». Le SYNGAVT pointe un favoritisme manifeste au profit de certaines agences et de la Présidence du Faso, au détriment d’autres structures dûment agréées, créant ainsi des frustrations au sein de la Oummah.
Dysfonctionnements techniques et déficit de transparence
Le processus d’inscription sur la plateforme numérique a été jugé opaque et techniquement déficient. Le délai moyen d’inscription d’un pèlerin — estimé à 4 minutes et 30 secondes — a suscité de vives interrogations. Le syndicat dénonce également un manque de clarté sur la différence de tarification des billets d’avion et sur le taux de transfert des frais de « Mouhassassa » avant la signature des contrats avec les prestataires.
Constats mitigés sur le déroulement du séjour
Sur le plan logistique, le SYNGAVT salue le professionnalisme d’Air Burkina et de son partenaire Ethiopian Airlines qui ont respecté les plannings de vols. Cependant, plusieurs insuffisances ont été relevées à l’aérogare du pèlerin de Ouagadougou, notamment un déficit d’infrastructures pour les ablutions, le stress des pèlerins et des difficultés liées à la gestion des fiches de sortie.
À MINA, les conditions d’hygiène ont été jugées préoccupantes avec un nombre insuffisant de toilettes, entraînant de longues files d’attente. La gestion du RIFAD a également été fortement critiquée pour son manque de coordination, le non-respect des procédures de passation des marchés et l’usurpation de titre dans la signature de certains contrats.
Retour des pèlerins : des efforts salués mais à améliorer
Le retour des pèlerins, étalé du 17 juin au 3 juillet 2025, s’est déroulé sans incidents majeurs. Le syndicat salue la contribution des forces de défense et de sécurité pour leur rôle dans la sécurisation des lieux ainsi que la Douane nationale pour sa célérité dans la restitution des colis. Toutefois, quelques désagréments ont été signalés, notamment des malentendus entre organisateurs et agences, ainsi qu’une mauvaise gestion des sacs à main des pèlerins.
Des recommandations fortes pour un Hadj mieux organisé
Le SYNGAVT formule plusieurs recommandations majeures, parmi lesquelles :
La relecture et la mise à jour des textes encadrant l’organisation du Hadj.
La redéfinition des attributions du Comité National de Suivi du Pèlerinage.
La restitution pleine et entière de l’organisation pratique aux agences agréées.
L’instauration de cadres de concertation avec les autorités saoudiennes pour fixer un quota de 12 000 visas.
La réduction de la durée du séjour à 25 jours au maximum et la mobilisation de gros porteurs pour les vols retour.
La signature anticipée des protocoles avec les compagnies aériennes partenaires.
L’implication systématique du syndicat dans toutes les étapes d’organisation.
Enfin, le syndicat exige un audit rigoureux de la gestion du Hadj 2025 par les services compétents, afin de situer les responsabilités et de sanctionner les fautifs si nécessaire.
Le SYNGAVT conclut avec satisfaction que, malgré les difficultés, les pèlerins burkinabè sont revenus sains et saufs auprès de leurs familles. Il rend grâce à Allah, Le Tout-Puissant, pour cette grâce divine, tout en appelant à des réformes profondes pour un Hadj plus transparent, équitable et respectueux des textes en vigueur.
Ismaël Kiekieta ✍🏼
