Nestorine Sangaré et le syndicat des anciens chemineaux à travers le consortium 2050 ont animé une conférence de presse ce mardi 22 février 2022 à Ouagadougou. L’objectif de cette conférence de presse était d’informer l’opinion publique du non respect des conventions entre Bolloré et le Burkina Faso. À cet effet, une marche de protestation est projetée le 03 mars prochain.
Pour pourvoir exploiter le réseau ferroviaire, SITARAIL s’est engagé à investir 400 millions d’euros soit 262 382 800 000 FCFA, à ses frais, risque et péril et en conformité avec les documents de la concession révisée. La concession révisée est entrée en vigueur le 31 décembre 2018, après l’autorisation de ratification du parlement et la signature chef de l’Etat. Bolloré a promis le lancement des travaux à Ouagadougou le 19 avril 2019. Ce lancement a été annulé parce que Bolloré a eu vent du démarrage d’un chemin de fer Tema-Ouaga. Il a estimé que ce nouveau projet ferroviaire va remettre en cause la rentabilité de son investissement.
Depuis lors, SITARAIL a continué à exploiter le réseau ferroviaire dans l’illégalité car aucune autre entente ne l’autorise à poursuivre l’exploitation sans les investissements promis. Il convient de noter que lors du 9e sommet du traité d’amitié et de coopération entre le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire en juillet 2021, un délai a été donné à SITARAIL jusqu’au mois de septembre pour qu’il démarre les travaux de réhabilitation.
Il était convenu au cours du 9e TAC qu’après cette date, il sera mis fin à la convention de cession si SITARAIL ne démarre pas les travaux de rénovation de la ligne Abidjan-Kaya et sa prolongation à Tambao.
Le comble de cette histoire, c’est que en tant que gestionnaire exploitant du patrimoine ferroviaire du Burkina Faso, Bolloré a décidé de façon unilatérale de vendre ses activités trois ans après la signature de la concession sans avoir informé les États du Burkina Faso et de la Côte d’Ivoire. Il n’a pas payé ses dettes des 27 années passées et a pu exploiter le réseau pendant trois ans à 1 FCFA. La convention qui doit être annulée depuis 2020 par les deux pays, le consortium mené par Nestorine Sangaré engage l’opinion publique pour mettre fin à la concession d’exploitation.
Selon Nestorine Sangaré, il est temps que Bolloré réponde de ses actes au regard des conventions et des contrats en cours. » Depuis trois ans le groupe Bolloré ne respecte pas les clauses de son contrat. Bolloré exploite actuellement le chemin de fer à un franc symbolique. C’est dans l’opacité la plus totale que Bolloré travaille au Burkina Faso. Comment le Burkina est arrivé là ? Les conventions ne sont pas respectées et Bolloré doit répondre devant la justice« , s’indigne Nestorine Sangaré.
Du reste, le consortium exige que l’Etat lance un appel aux professionnels pour gérer le chemin de fer au Burkina Faso.